jeudi, juin 14, 2007

Pour un monde meilleur ? (27)



La Cellule signait la fin des illusions et de la mauvaise foi. Dans cet espace réduit à sa plus stricte nécessité résidait au fond toute la trivialité parfois magnifique de l’homme. La boite de conserve qui s’échappe pour dire merde à tous ceux qui vous ont pourri la vie, et ont ôté à l’art toute possibilité d’existence, puisqu’il ne peut plus avoir aucune utilité… Qui vous propose de partir, de regarder l’extérieur depuis un lieu nouveau, en profitant d’un temps incertain mais infini, tout en pensant à une consommation finalement tellement humaine…

Le moment où toute communauté de destin devient impossible, où tout groupement sédentaire semble voué à l’explosion car il n’y a plus de valeur digne d’être partagée… est le moment où il faut tirer sa révérence.
Plusieurs renoncements ou retraites sont évidemment possibles, plus ou moins mystiques ou spirituels… partir en restant connecté semblait être une bonne solution, la technologie n’avait pas tout gâché… enfin pas tout à fait.

La cellule devenait l’avenir de l’Homme, puisque seuls les derniers hommes avaient décidé de l’emprunter… il fallait s’échapper, échapper à toutes les hypocrisies et aux missions impossibles et enfin se résoudre à ne pas sauver une humanité indigne : sauver sa peau.

Elle avait soudain envie de dire tout cela à Yohan. Soudain, une transparente sérénité l’envahit, soudain les choses vont prendre place. Elle va partir, mais un autre avenir la concerne, c’est indéniable, soudain… Yohan est là, pas loin. Il la regarde, il lui sourit, comme il a su le faire auparavant. Elle marche dans les rues de la vieille capitale pourrie, et son ombre avance vers elle, pénètre en elle et la nourrit jusqu’à l’asphyxier. Peu importe le nom que l’on donnera à ces sentiments, peu importe si tout cela est vrai ou non. Il semble qu’elle y ait droit. Comme une sorte de récompense à la possibilité qu’elle donnera à certains, et qu’ils lui rendront en retour certes, de rêver encore, de rêver à autre chose qu’à l’évidence qu’aucune philosophie, qu’aucune intelligence plus jamais ne viendra contredire.


M.G

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