jeudi, octobre 26, 2006

Welcome

Bienvenus dans le Laft Project*, fiction live empruntant plusieurs voies ou supports. Ni vous, ni nous ne savons précisément où elle nous mènera, mais là n’est pas l’intérêt de la chose. Ce qui importe sera de cheminer à plusieurs dans l’inabouti, et pourtant d’en tirer profit. D’avancer, de tester, de manière littéraire et manuelle la possibilité de créer, de dire, et de faire réagir, sans pour autant avoir la prétention de réussir.
Ce blog se veut un lieu du décalage, de la discrétion, mais il ne vous sera pas interdit de réagir de la manière la plus concrète qui soit, en commentant par exemple l’actualité ou en suggérant à nos auteurs ou intervenants de suivre telle ou telle voie.
Ce blog a un but qui vous sera révélé au fil de son évolution, à moins qu’il ne s’agisse d’un leurre de la fiction.
Nul ne le sait encore.

Les réactions seront cependant contrôlées. On appellera cela censure si l’on veut. Il s’agit plutôt de comprendre que les réactions participent au fil de la fiction, certaines seront d’ailleurs publiées en page si nécessaire, elles doivent donc s’adapter à la ligne générale du blog, sans pour autant être forcément en parfaite adéquation avec tout.
Mais, nous n’avons pas l’illusion de convaincre nos ennemis et leurs idiots utiles, alors pour ne pas perdre de temps, nous évacuerons les déchets, parfois nous contenterons-nous si c’est nécessaire d’en extraire le jus et de vous le communiquer, en page ou par mail.

A suivre donc.

lundi, octobre 16, 2006

Il s’agissait de ne pas mourir, pour pouvoir jouir encore.
Jouir plus que d’ordinaire car la mort était proche, son odeur enveloppante s’insinuait dans chaque parcelle de liberté qu’ils avaient abandonnée.
Ce besoin devenait physique, comme la peur de manquer, de ne plus jamais sentir, sentir avec ce peu d’humain qu’il nous restait.
Sans doute avions-nous cru que c’était mal. Par notre éducation d’un autre âge se transmettaient des frustrations ou des blocages, sans doute, mais cela n’avait pas d’importance, peut-être était-ce cela la morale, nous en avions eu besoin.
Mais aujourd’hui que c’étaient eux qui voulaient nous l’interdire, il nous fallait en prendre le droit, et le devoir. Notre devoir d’adultes dans un monde habité par des enfants, de tailles diverses sous l’emprise d’une seule parole aux nombreux visages.
Il fallait aussi en finir avec l’optimisme de nos petits soldats zélés. Non rien ne changerait. Tout était en train de pourrir sur place. Et si elle avait cru un jour vouloir ou pouvoir mourir pour une cause, ce jour était passé, d’autres envies lui étaient venues depuis. D’autres nécessités. Comme celle de les laisser découvrir par eux-mêmes, ce qu’ils avaient sans le savoir appelé de leur vœux. Il restait une crainte toutefois, l’Histoire repassait non seulement les plats, mais elle avait cette nouvelle manie, elle voulait effacer les précédents. En effaçant l’Histoire ou en la soustrayant au jugement, on ôtait à tous ses spectateurs, puis à leurs descendants toute lucidité, à moins qu’il n’existât une lucidité immanente, chez certains qui seraient comme des guides, sortes de Néo, dans la Matrice faite monde. Rien n’était moins sûr.
Pour l’heure, on préparait sagement leur aveuglement futur, noyé dans ce confort qu’ils pensaient éternel et indestructible. C’était cela le totalitarisme.

M. G.