jeudi, mai 14, 2009

Another Galaxy (4)

Ils étaient venus là pensant trouver une quiétude nouvelle, pour eux, ou pour leurs frères en humanité, ceux que par tant de fois on avait tenté d’effacer déjà et qu’à nouveau on voulait ennuyer.
Certains étaient touchés de près, d’autres simplement avaient décidé qu’il était temps de voir, de ne plus se laisser berner, étourdir par trop de discours bien pensants. Ils en avaient eu assez.
Mais par lâcheté ou simplement par sentiment d’impuissance, ils avaient pensé qu’il serait vain de se battre. Alors ils étaient partis.
Cela leur en avait couté. Fuir pour échapper à un destin que l’on imagine funeste sans aucune certitude ni du pire ni du meilleur n’est pas chose aisée. C’est douloureux de quitter un pays que l’on a cru aimer.
Un pays dont on a cru qu’il nous protègerait nous, ou nos semblables, parce que déjà une fois il nous avait lâchés. C’était sans compter sur le destin. Un Destin bien particulier.
Quitter sa langue, pour la même certes, mais différente malgré tout. Un autre monde que l’on allait rejoindre en se convaincant qu’il serait celui de la liberté. Peut-être un doute comme un pressentiment avait-il failli les arrêter, mais il faut croire que le destin est le destin.

Alors ceux qui se sentaient directement menacés, et ceux qui l’étaient sans doute un peu moins, mais ne voulaient pas abdiquer leurs valeurs sont partis. Ils ont cru choisir la tranquillité, ont pensé ne pas faire de mauvais choix en abandonnant l’Europe à son habituelle bonhommie. Pour ne pas dire autre chose.
Qu’ont-ils trouvé ?
La même chose ou presque sur un autre continent. Au début c’était plus facile, plus gai. Le sentiment que les choses allaient changer, parce que de ce côté de l’Atlantique on était moins souple. Le désir de découvrir, de voir…
Moins de moyens, moins de besoins, plus d’envie.
Puis très vite les choses se sont dégradées. Ils ont compris qu’on ne pouvait fuir l’inéluctable.
Alors ici comme dans l’Europe puante, certains ont commencé à prendre les armes. A recruter.